domingo, 22 de noviembre de 2015

XVIIe siècle

À la fin du XVIe siècle, la France ne ressemble pas à celle que nous connaissons aujourd’hui. Ses limites sont loin de correspondre aux frontières actuelles. Le territoire est fractionné – à l’est, par exemple, plusieurs régions ne sont pas encore annexées, comme la Flandre et l’Artois, la Lorraine et l’Alsace, la Franche-Comté et la Savoie, entre autres, alors qu’au sud une partie de l’Auvergne et le Limousin sont encore indépendants. En fait, c’est au cours du XVIIe siècle, par une série d’annexions, que la France prendra la forme qu’elle a aujourd’hui encore.
En ce début du XVIIe siècle, la France compte uniquement vingt millions d’habitants. Si elle est si peu peuplée, c’est à cause des guerres de religion du siècle précédent, qui ont fait des centaines de milliers de morts (que ce soit directement, par les massacres et les destructions, ou par les famines et les épidémies qui s’ensuivirent).
De ces vingt millions de personnes, 200 000 habitent Paris. C’est donc dire que la France de ce temps est essentiellement rurale. Les villes sont rares et souvent de dimension réduite. Il faut dire que voyager est alors presque un exploit, parce que les routes sont mal entretenues et peu sûres. C’est pourquoi les communications sont plus que difficiles. Pourtant, il existe peu de différence entre la ville et la campagne : la souffrance est générale. À cause des guerres de religion, le pays est désorganisé, et de nombreuses années seront nécessaires pour redresser la situation.
Toutefois, dans sa désorganisation, la société française n’est pas anarchique. Au contraire, le XVIIe siècle présente une société bien compartimentée. Au sommet règne le roi (qui n’a pas encore le pouvoir absolu qu’il détiendra plus tard), entouré des nobles. Ces grands seigneurs sont puissants, et détiennent de nombreux droits et privilèges. S’ils n’ont plus tout le pouvoir qu’ils avaient au Moyen Âge, il n’en reste pas moins que les guerres de religion leur ont profité : ils ont renforcé leur autonomie, et continuent à s’enrichir grâce aux nombreuses redevances qu’ils imposent aux populations. Leur titre est bien sûr héréditaire. Sous eux, les bourgeois – dont le nom signifie à l’origine habitant du bourg, villageois – constituent une classe montante. Par son travail, la bourgeoisie participera au développement et au redressement de la France ; elle sera aussi amenée à jouer un rôle politique de plus en plus important en participant au gouvernement du roi et en siégeant dans les parlements – les rois favoriseront cette ascension, cherchant ainsi à affaiblir la noblesse pour jouir d’un pouvoir plus grand. Le peuple, quant à lui, est toujours au bas de l’échelle sociale. Le peuple des campagnes, surtout, est dans une misère extrême, puisqu’il est soumis à un travail intense et fort mal rémunéré.





Le classicisme est un mouvement culturel, esthétique et artistique qui se développe en France, et plus largement en Europe, à la frontière entre le xviie siècleet le xviiie siècle, de 1660 à 1715. Il se définit par un ensemble de valeurs et de critères qui dessinent un idéal s'incarnant dans l’« honnête homme » et qui développent une esthétique fondée sur une recherche de la perfection, son maître mot est la raison.

La centralisation monarchique, qui s'affirme dès 1630 sous l'autorité de Richelieu d'abord, puis de Mazarin, dépasse le cadre politique pour toucher le domaine culturel. Doctes et littérateurs regroupés dans diverses académies inventent alors une esthétique fondée sur des principes assez contraignants qui amèneront la critique moderne à assimiler, de façon souvent réductrice, classicisme et respect des règles qui doivent permettre la production d'œuvres de goût inspirées des modèles de l'art antique marqués par l'équilibre, la mesure et la vraisemblance.

La centralisation monarchique qui s'affirme dès 1630 dans le domaine politique sous l'autorité de Richelieu d'abord, puis de Mazarin et de Louis XIV a des conséquences dans le domaine culturel avec la création de l'Académie française en 1635, puis d'autres Académies qui ambitionnent de codifier la langue et de réglementer la composition des œuvres. Il ne faut cependant pas assimiler trop vite autorité politique et autorité culturelle.

D'un point de vue idéologique, la grande question du xviie siècle est la question religieuse. Les écrivains classiques sont donc nécessairement pétris de culture religieuse. Certaines œuvres, comme Les Provinciales de Pascal ou l'œuvre de Bossuet relèvent même entièrement de la religion. Beaucoup seront influencés par le jansénisme.

Ce sont les œuvres des doctes qui définissent les théories du goût classique, à travers des lettres, des traités, des arts poétiques. Vaugelas, Guez de Balzac ou Dominique Bouhours légifèrent ainsi sur la bonne utilisation de la langue.Jean Chapelain et l'abbé d'Aubignac définissent les règles du théâtre classique. Ils diffusent ce goût auprès du public mondain des salons qu'ils fréquentent. Les canons littéraires sont définis aussi dans des ouvrages non théoriques, œuvres littéraires, ou préfaces les justifiant. Il en va ainsi chez les plus grands dramaturges : Molière, Racine et surtoutCorneille qui fut mêlé à de nombreuses querelles et fit la somme de ses opinions sur l'écriture théâtrale dans Les Trois discours sur l'art dramatique. Il faut cependant remarquer que les dramaturges plaident le plus souvent pour une adaptation des règles qu'ils n'appliquent que rarement à la lettre.

La préciosité1 est un mouvement culturel et un courant littéraire français du xviie siècle qui repose sur la volonté de se distinguer par l'apparence, et plus précisément le fait de posséder de précieux bijoux et des grands vêtements, de tissus chers ; de se distinguer par son savoir (les Précieuses cherchaient à être pédantes[réf. nécessaire]) et par son opposition à la domination masculine. Ce mouvement va simultanément influer les sphères sociales, morales et littéraires.



Les salons, alcôves
Les Précieuses se retrouvent dans des salons littéraires tenus souvent dans les ruelles.

Ces organisations sont « fondées » par de grands aristocrates et se développent initialement en Provence et à Paris. Pour y accéder, on doit avoir une noblesse de sang et une « noblesse de l’âme ». Les femmes y sont actives et les plus importantes sont la « chambre bleue » de Catherine de Vivonne à l'hôtel de Rambouillet à Paris, et celle de Madeleine de Scudéry, sans oublier Madame de La Fayette. On y discute dans un langage très appliqué, on y parle de littérature, on y écrit et lit des poèmes, presque tous sur l’amour, ainsi que des extraits d’œuvres.

Ces salons vont influencer les auteurs de cette époque qui, à travers la pratique du portrait littéraire, de la maxime, du roman, et de la lettre, renouvellent la littérature baignant dans un raffinement extrême qui inspirera le libertinage. Ils ont aussi influencé la culture des siècles suivants car les philosophes desLumières prendront l’habitude de se réunir dans des « salons », coutume qui s’est poursuivie jusqu’à l’époque contemporaine.

No hay comentarios:

Publicar un comentario