lunes, 23 de noviembre de 2015

De "Comment les femmes auraient-elles jamais..." à "...qu'on lui laisse enfin courir toutes ses chances."


Le deuxième sexe

Simone de Beauvoir, 1949

Analyse de la phrase:

De "Comment les femmes auraient-elles jamais..." à "...qu'on lui laisse enfin courir toutes ses chances."

Introduction

Philosophe et romancière, compagne de Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir a beaucoup contribué à la lutte pour la reconnaissance des femmes. Le deuxième sexe est un essai dans lequel elle analyse toutes les formes d’assujettissement dont les femmes ont été et sont encore l’objet à son époque. Elle répond dans ce passage à ceux qui s’étonnent du petit nombre de génies artistes féminins, en définissant les données d’un problème sociologique.



Lecture du texte

L’étude suivra le mouvement du texte.


Etude

I - La femme assujettie (dominée)

1) La demande argumentative

Simone de Beauvoir a un constat : peu de femmes sont des génies artistiques et elle propose une explication : c’est parce qu’elles sont dominées.
Pour soutenir (étayer) sa thèse elle utilise trois exemples :
- Les Américains colonisés par les Anglais (18ème siècle)
- Les noirs esclaves des Etats-Unis
- Le prolétariat
Ces groupes n’ont pas été en mesure de créer parce qu’ils étaient assujettis.
Elle énonce une loi générale à partir d’exemples.

2) Les conditions de la création

Elle répète cette idée à plusieurs reprises, l’idée de libération : (ligne 7) « la femme libre est seulement en train de naître », (ligne 4) « laisser-nous exister ».
Tout cela demandera du temps.


II - L’avenir de la femme

1) La prophétie de Rimbaud

Elle annonce « la fin de l’infini servage de la femme » dans un futur non précisé, son avenir de poète, et affirme que la femme « trouvera l’inconnu », idée soulignée par le la série d’adjectifs de la ligne 12. La forme de la question à la ligne 11 semble attendre une réponse affirmative.

2) Attitude de Simone de Beauvoir face à cette déclaration

Elle est ambiguë : elle choisit cette déclaration de Rimbaud car elle va dans son sens et parce que Rimbaud est un poète reconnu et incontesté, c’est une sorte d’argument d’autorité. Mais en même temps elle exprime des réticences et ne reprend pas complètement la citation à son compte. Elle se montre réservée sur l’idée que les mondes d’idée féminins différeront de ceux des hommes.
Il y a le modalisateur (ligne 13) « il n’est pas sûr que », la nuance (ligne15) « dans quelle mesure », l’expression (ligne16) « des anticipations biens tandis ».
Ces trois derniers montrent qu’elle n’adhère pas complètement à la thèse de Rimbaud sans toutefois la rejeter.

En revanche, elle termine en réaffirmant que la libération de la femme est nécessaire pour elle mais aussi pour tout le monde.


Conclusion

Si Simone de Beauvoir est sûre que parmi les femmes libérées naîtront des artistes, comme chez les hommes, elle reste plus réservée sur les formes de leur production. Le texte a été écrit en 1949, on peut maintenant se demander si le demi-siècle qui s’est écoulé depuis lui a donné raison.

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